vendredi 1 janvier 2010

Psyché transparent


(ou la vraie vie du monde)


Et même sans vouloir trop en dire
Sous le soleil de plomb obscur
La mer ne se lasse pas et le coquillage de rire
La pluie de la terre refait la verdure

Les chevaux de la Table sont morts
Sans que de noir la forêt soit en deuil
Qu'importe le luxe et les mines d'or
Le chapeau va à la tête et la porte au seuil

Le cargo de liquide traverse-t-il une mer de bois ?
Fait-il naufrage sur une plage de nuages fins ?
Le chêne pleure-t-il devant un gland qui se noie ?
A qui les cheveux en rang serré tendent-ils la main ?

Comme le verre les questions s'entre-choquent
Comme la glace les réponses se disloquent
De "Jésus Machin" à Charles de Gaulle les gens se moquent
A cent rats préfère-t-on cent loques

S'il y avait deux jours par an
Les chiens vivraient-ils plus longtemps ?
Monsieur Freud a mal aux dents de dedans
Et coure voir le maître du subconscient

La rosée du soir
Les flots du Tibre
Le sein pour couard
Les artichauts en vente libre

Monde à l'envers
Envers du monde
Espoir de misère
Misère d'outre-tombe

Hirondelles d'un jour
Amoureux enlacés
Rose d'un amour
Océan de paix désiré

C'est l'infidèle pissant dans le calice
C'est le cri de Marie violée en Mars un soir
C'est le lépreux crachant avec malice
C'est le pénis crachant la vie dans un boudoir

Et même si sans vouloir trop en dire
La vraie vie du monde
C'est la mort. Mieux vaut en rire
Les morts meurent-ils dans leur tombe ?





(PL/ huile Sirène - Songe d'une nuit d'été / 1994)










Et après, et après
La sirène aux seins durs m'attire
Doux horizons sans ride...
Je me fous du monde entier

(20-11-1968)

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